par Denis Bourbonnais
Le nom de Leboeuf est intimement lié au sport motonautique depuis plus d’un demi-siècle. Le patriarche, Jules « The Foot » Leboeuf a tracé la voie pour les nombreux coureurs en devenir dans la région de Salaberry-de-Valleyfield en pilotant les embarcations « Boomerang » et « Zoomerang » dans les années ’70 et ’80. Ce pionnier des régates motorisées, âgé aujourd’hui de 88 ans, avait précédemment conduit des bateaux hors-bord communément appelés « galettes » au cours des années ’60.
Son fils Jean-Guy a pris la relève en tant que compétiteur en 5 litres, mieux connue maintenant comme la classe Hydro 350 avec l’avènement de la Ligue de Régates d’Hydroplanes (HRL). Après plus de trois décennies derrière le volant d’un bolide, le conducteur surnommé « Gaga » a passé le flambeau à son fils Mickael qui est devenu le pilote attitré du « Zoomerang\Canadian Tire » H-155 en 2019. Et le coureur de 3e génération a bien répondu à l’appel lors de sa première saison sur les parcours du sport le plus rapide sur l’eau.
Mickael Leboeuf a livré d’excellentes performances qui lui ont valu le titre de recrue par excellence au terme d’une saison riche en talents parmi les pilotes de première année dans la HRL. Cette gratification n’est pas banale si l’on considère que le jeune pilote âgé alors de 21 ans avait tenu son bout en Hydro 350, la plus compétitive des classes d’hydroplanes en Amérique du Nord.
« Je pensais bien que c’était pour arriver, j’ai grandi dans le monde des régates », de signifier Mickael, qui a été particulièrement fébrile lors de ses premiers départs aux Régates de Valleyfield à l’été de 2019. Le Campivallensien est venu près de se lancer en compétition dès l’âge de 14 ans à bord d’un hydroplane de la classe 1,5 litre. Des problèmes techniques survenus lors d’un test de capsule ont toutefois eu pour effet de retarder son entrée dans l’univers des hydroplanes. Six ans plus tard, à la suite d’une percée dans les courses d’autos sur glace, Mickael a fait le grand saut dans le sport favori de la famille.
Son arrivée sur la scène du sport motonautique constitue une source de fierté pour les Leboeuf, d’autant plus que le dernier « Zoomerang » a été construit en 2012 par Jean-Guy à ses ateliers du boulevard Sainte-Marie à Salaberry-de-Valleyfield. Alors que le paternel dirige les opérations de l’équipe en tant que propriétaire, sa fille Bianka Leboeuf est chargée des communications radios et elle guide son frère Mickael à partir de la rive pendant les épreuves.
D’ailleurs, le dernier venu de la lignée des Leboeuf n’est pas le seul à avoir perpétué l’héritage familial depuis le tournant du millénaire. Mickael est en réalité le second coureur de 3e génération à occuper le cockpit d’une embarcation au sein de la famille. Donald Leduc, fils de Johanne Leboeuf et petit-fils de Jules, a été l’auteur de multiples accomplissements dans le monde des régates dont 3 victoires dans une finale aux Régates de Valleyfield (2012, 2013, 2015) ainsi que des championnats de points (ACHA\HRL) dans la classe 2,5 litres.
Pour la famille de Jules Leboeuf, le triomphe de Howie Benns au volant du bateau « Leboeuf Transport » GP-1001 dans la finale Grand Prix des régates d’or de 1988 demeure certes l’un des faits saillants de l’historique de course. Après les faits d’armes de Jules Leboeuf, Jean-Guy Leboeuf et Donald Leduc, Mickael sera-t-il le prochain à s’illustrer quand l’action reprendra dans la Ligue de Régates d’Hydroplanes?
« Il représente déjà une fierté pour son grand-père, qui pleurait quand il l’a vu piloter pour la première fois aux Régates de Long Sault en 2019 », a relaté Jean-Guy Leboeuf. Chose certaine, la famille continuera de prendre place dans les puits de ravitaillement aux Régates de Valleyfield et sur les autres sites de la HRL pour des années à venir.
Crédit photos: Rod Windover Photographer